« The Kashmir Files » vise les musulmans de manière systématique et irréelle
Selon Al-Jazeera, un nouveau film produit avec le soutien du BJP (parti au pouvoir en Inde) présentent les musulmans comme des êtres assoiffés de sang qui sont soutenus par le gouvernement pakistanais.
Le dernier film de Bollywood, The Kashmir Files , enregistre des ventes record au box-office car il prétend montrer comment les pandits du Cachemire, qui suivent la religion hindoue, ont été systématiquement nettoyés de la vallée occupée du Cachemire par les musulmans.
Sauf dans le vrai style Bollywood, l'histoire n'est pas du tout proche de ce qui s'est réellement passé. Alors que le sensationnalisme dans les films basés sur des événements historiques est normal, The Kashmir Files est livré avec beaucoup de bagages supplémentaires, ayant été soutenu et promu par le BJP au pouvoir en Inde.
Le complot exagéré comprend des femmes hindoues abattues à bout portant par des musulmans assoiffés de sang. Le Pakistan, l'ennemi éternel, se cache en arrière-plan, complotant et orchestrant les événements - un clin d'œil au repli de l'Hindutva consistant à rejeter la responsabilité de tous les malheurs de l'Inde sur son voisin.
Au cours des deux décennies qui ont suivi le début du soulèvement de 1989 par les pandits du Cachemire, une organisation qui les représente affirme qu'environ 650 pandits ont été tués. Les estimations de la police et du gouvernement sont encore plus basses, mais comme le souligne le chercheur Ashok Swain , The Kashmir Files suggère que des milliers de personnes ont été tuées.
Dans le même temps, des milliers de musulmans du Cachemire ont été tués par les forces indiennes, et des tombes anonymes ont été découvertes dans des villages du Cachemire. Beaucoup sont dépeints comme des "militants" par l'État indien, qui profite pleinement de la "guerre contre le terrorisme" pour vendre leur brutalité comme défense contre les "méchants".
L'industrie cinématographique indienne est un géant, dépassant les ventes de billets d'Hollywood de plus d'un milliard. Dans le même temps, les agences gouvernementales et de sécurité ont l'habitude de s'associer ou de financer la fictionnalisation de leurs ambitions les plus sinistres. Le niveau de déshumanisation que le grand écran peut offrir est énorme.
La semaine dernière, le Premier ministre indien Narendra Modi a donné son approbation personnelle à The Kashmir Files. Le BJP a également parrainé des projections en Inde et à l'étranger, désireux sans aucun doute de capitaliser sur les préjugés anti-musulmans dans le pays. Pendant ce temps, des campagnes sur les réseaux sociaux ont exhorté les Indiens à regarder le film « s'ils sont intéressés par l'avenir ».
Ce n'était pas toujours que les élites dirigeantes pouvaient utiliser l'industrie cinématographique à leurs propres fins, comme le gouvernement indien l'a découvert lorsqu'il a tenté d'utiliser Kishore Kumar au sommet de ses pouvoirs de chant pour promouvoir le plan en 20 points de l'ancien Premier ministre Indira Gandhi pendant l'état d'urgence déclaré dans les années 1970.
Mais beaucoup de choses ont changé dans l'industrie cinématographique hindi, qui a lentement et méthodiquement transformé les personnages et la culture musulmans d'être salués comme des empereurs et des héros en fondamentalistes et terroristes. Ce dernier film, qui déshumanise les Cachemiris en les dépeignant comme des tueurs assoiffés de sang, est sans doute le portrait le plus sinistre à ce jour.
